jeudi 24 juillet 2014

Peurs, phobies … quelle est la différence?



Ah .. les peurs! Nous en avons tous. Peur des araignées, peur de l'eau, peur de l'inconnu, peur de parler en public, peur du rejet …

Mais à quel moment pouvons-nous dire que cette peur est devenue une phobie? Quelle est la différence entre une peur et une phobie?

La phobie, qui est classé comme un trouble anxieux dans le DSM, est un réaction de peur démesurée et irrationnelle. Et l'une des grosses différences avec la peur, c'est que la personne n'a pas besoin d'être en contact direct avec l'élément phobique pour avoir une réaction d'anxiété.

Comme par exemple, une personne ayant une peur des araignées aura une réaction négative mais sera apte à s'en approcher et n'aura plus peur une fois que l'araignée sera disparue. Le niveau d'anxiété diminuera tranquillement jusqu'à revenir à la normale.
Pour la personne ayant une phobie des araignées, elle aura peur avant même de voir la présence des araignées. Elle se fera des scénarios et évitera toute confrontation avec l'élément phobique. La phobie peut empirer à un point tel que cela perturbe les activités professionnelles, personnelles et sociales de la personne.

Alors maintenant que vous connaissez la différence entre une peur et une phobie, voyons comme l'hypnose peut vous aider.

Comme l'hypnose sert à reprogrammer certains comportements, et que la peur/phobie est un mécanisme de programmation, et bien c'est une problématique qui s'aide relativement bien en hypnothérapie.

En fait, disons que nous utilisons l'hypnothérapie pour faire ré-apprendre à l'inconscient qu'il est apte à ne pas avoir de réactions démesurées face à l'élément phobique. Bien évidemment, en hypnothérapie, on ne peut pas parler de guérison ou de remède. À moins d'être dûment formé pour cela, nous ne sommes pas psychothérapeutes!

On se servira donc de l'état d'hypnose pour amener un état de calme, de sérénité. Nous allons ancrer cet état dans un geste et/ou un mot (par exemple toucher le pouce et l'index en pensant au mot calme). Quand cet ancrage sera suffisamment intégré, nous allons effectuer des séances de visualisations au potentiel anxiogène croissant.
Par exemple, si la personne a une phobie des serpents alors qu'on ne fait que dire le mot « serpent », nous allons commencer par déprogrammer cela. Puis, nous allons continuer dans une visualisation dans laquelle la personne voit un serpent de loin, puis si elle réagit bien, on continuera avec le fait de voir le serpent s'approcher, puis de le toucher etc. Si une émotion négative devait survenir, la personne est invitée à mettre la scène sur « pause » et à utiliser son ancrage de calme jusqu'à ce que l'anxiété soit disparue.

Et pourquoi ça fonctionne? Car sous hypnose, l'inconscient fait moins la différence entre ce qui est réel et ce qui est simplement imaginé. Il apprend donc que s'il peut imaginairement être en possession de ses moyens devant un serpent (par exemple), il n'y aucune raison que cela ne soit pas possible « in vivo ». Tranquillement, l'inconscient va se reprogrammer. Parfois à un point tel que la personne s'étonne elle-même de ne pas réagir devant l'élément phobique!

Chaque personne évolue à son rythme. Certains auront besoin d'une séance complète pour bien gérer une seule visualisation, tandis que d'autres seront aptes à vivre jusqu'à 3 visualisations sans même devoir se servir de leur ancrage de calme.


Comme pour toutes séances d'hypnothérapie, si on veut que ça soit efficace il faut bien sûr que la personne veuille changer. Ça peut être difficile à croire, mais certaines personnes peuvent obtenir, inconsciemment ou non, des bénéfices secondaires à leur phobie.

Pour l'anectode, le chanteur du groupe Breaking Benjamin a une phobie de l'avion. C'est pour cette raison qu'il n'y a jamais eu de concerts de ce groupe ailleurs que sur le continent américain! D'ailleurs, l'un des CD du groupe se nomme « Phobia ».

Et vous, avez-vous des peurs ou des phobies ? 

Bonne semaine !

Diane

lundi 7 juillet 2014

Le lâcher-prise



S'il y a bien un mot qu'on entend beaucoup ces temps-ci, c'est bien celui-ci : lâcher-prise!

Mais en bon québécois, ça mange quoi en hiver, le lâcher-prise? On en entend souvent parler, « ah, faut que tu apprennes à lâcher-prise! ». Ça s'apprend comment, et c'est quoi exactement? On en parle aujourd'hui!

Le lâcher-prise, ce n'est pas de lâcher prise sur le contrôle. On pense souvent à tord que c'est le cas. Le contrôle, c'est nécessaire pour plusieurs tâches. Le lâcher-prise, c'est de lâcher prise sur les choses dont nous n'avons pas besoin d'avoir le contrôle!

Comme votre respiration en ce moment. Vous la sentez? Vous pourriez très bien vous forcer à respirer d'une façon calme. Vous forcer à inspirer par le nez pendant 3 secondes et expirer par la bouche pendant 6 secondes. Faites-le, et remarquez comment effectivement cela peut faire du bien et relâcher des tensions.

Maintenant, au lieu de contrôler votre respiration, acceptez que cela se fasse tout seul. Pour une fois, acceptez d'être observateur. Profondément conscient de ce phénomène naturel. Sentez l'air qui entre par les narines ou par la bouche. Est-il plus frais ou plus chaud que l'air qui ressort?
Imaginez le trajet jusqu'à vos poumons … votre circulation sanguine … jusqu'à chacune des cellules de votre corps. Puis, cet air qui reprend le trajet de la circulation sanguine … des poumons … jusqu'à l'extérieur de votre corps.

Imaginez si vous deviez absolument avoir le contrôle sur ce phénomène?

Au-delà de lâcher-prise sur les choses dont vous n'avez pas besoin d'avoir le contrôle, il y a aussi le lâcher-prise sur les choses dont vous n'avez pas le contrôle.

Comme par exemple, vous pourriez mettre toute votre volonté à inspirer 2% plus d'oxygène lors de votre prochaine inspiration. Bonne chance pour ça!

À la place, pourquoi ne pas s'imaginer qu'on inspire de petites particules de calme? Leur faire faire le même trajet qu'un peu plus tôt. Jusqu'à s'installer dans chaque cellule de votre corps.
Comment vous sentez-vous maintenant?

Avec cet exercice, je désirais vous faire comprendre concrètement ce qu'est le lâcher-prise. Ce n'est pas obligatoirement un laisser aller, une perte de contrôle. C'est de prendre contact avec ce qu'on peut et veut avoir le contrôle.

Maintenant, inspirez-vous de calme, et pratiquez votre lâcher-prise dans le plaisir!


Bonne semaine!  

mercredi 2 juillet 2014

Apprendre l'hypnose



Cette question m'est souvent posée à la suite d'un spectacle ou lors d'une rencontre en hypnothérapie …
La question est simple : oui. Mais elle amène également une autre question … « est-ce que tout le monde devrait apprendre l'hypnose? » Ma réponse, car elle n'engage que mon propre avis personnel, est non. Je m'explique!

L'hypnose, c'est avant tout un ensemble de techniques, et des techniques, ça s'apprend. Je pourrais faire le parallèle avec la peinture … Dépendamment de nos choix et préférences, on peut faire des toiles (peindre) ou décorer (peinturer). Dans les deux cas, on utilisera le même outil (un pinceau), et cela prendra de la pratique pour devenir bon. Sauf que ce n'est pas tout le monde qui aura de l'intérêt pour l'un ou pour l'autre, ni tout le monde qui deviendra un grand artiste peintre.

Je considère que c'est un peu la même chose en hypnose. On peut apprendre les techniques de base et se spécialiser en spectacle ou en hypnothérapie. Mais ce n'est pas tout le monde qui voudra en faire un métier ou aller plus loin qu'hypnotiser parents et amis!

Certains traits de personnalités sont aussi nécessaires. Si on parle d'hypnose de spectacle, il est bien évident qu'une personne extravertie aura plus de facilité qu'une personne timide et renfermée. Quoi que, dans mon cas, ça m'a justement aidé à « sortir de ma coquille »!
Pour la thérapie, comme pour toutes les thérapies, c'est important d'avoir une bonne écoute et surtout d'avoir des compétences et une facilité avec la relation d'aide.

Dans tous les cas, c'est important de comprendre que l'hypnose est un métier. On ne s'improvise pas dentiste, alors on ne s'improvise pas hypnothérapeute ou hypnotiseur de spectacle non plus! Il faut bien comprendre la différence entre apprendre quelques trucs d'hypnose pour divertir ses amis ou en faire une activité professionnelle.

Je vois parfois des jeunes, et moins jeunes, s'intéresser à l'hypnose tout en ayant une éthique un peu douteuse, volontairement ou non. Les gens sont portés à croire qu'il s'agit d'un jeu, que c'est drôle « d'endormir » ses amis et leur faire faire des niaiseries. Sauf qu'en agissant ainsi, c'est tout le métier qui est entaché.

D'ailleurs, vous avez sûrement entendu parler du jeune hypnotiseur qui a causé tout un émoi dans un collège privée pour filles? Le jeune n'avait que quelques heures de formation en poche, et absolument aucune expérience en hypnose de groupe. Le directeur du collège lui a quand même fait confiance, et à peine quelques heures plus tard les médias sortaient un article de journal sur l’événement. Imaginez combien de personnes ont fait le lien qu'hypnose = danger? Beaucoup. Combien ont réellement réfléchi et compris que ce n'est pas l'hypnose qui est dangereuse, mais la personne qui la pratique? Trop peu.

Bref, tout le monde peut apprendre à hypnotiser, mais ce n'est pas tout le monde qui devrait le faire. Car comme mes professeurs de soins infirmiers me l'ont dit, c'est important de savoir, de savoir-être, et de savoir faire!


Bonne semaine!